Il a beaucoup été question de voyages et d’échanges musicaux lors de la récente rencontre entre François Marry et Amaury Ranger, de Frànçois & The Atlas Moutains, et les artistes en résidence au Chantier des Francos. Un témoignage sensible et une façon singulière d’envisager la chanson et ses jeux d’influences.
Mercredi soir, dans la salle du Chantier des Francos, Frànçois & The Atlas Mountains, en la personne de François et Amaury, rencontrait Palatine, Part-Time Friends et Témé Tan, soit trois des seize groupes sélectionnés par le dispositif d’accompagnement en 2017. Le but de cette rencontre : évoquer un parcours artistique, rendre compte d’un cheminement esthétique et professionnel, partager ses moments de bonne et de mauvaise fortune, témoigner de ses façons d’écrire et de composer.
François a retracé un itinéraire démarrant à Bristol et passant par Bordeaux et Bruxelles, pour les principaux points de fixation, mais n’hésitant pas à dériver de la Colombie au Sénégal, de l’Éthiopie au Burkina-Faso, « nous sommes très attentifs à toutes ces opportunités de voyages, témoigne le chanteur, rendues possibles grâce au réseau des Alliances françaises. C’est une manière de nous ressourcer. » « Notre but premier, c’est de rencontrer les musiciens, d’aller les écouter, de jammer ensemble, complète Amaury, cela nourrit vraiment notre travail. » Cette ouverture musicale est perceptible sur chacun de leurs albums, où la large palette instrumentale et les sonorités venues de tous les continents témoignent de ces riches influences.
Trouver sa clé
Cette perméabilité revendiquée comme un principe de création s’étend à d’autres formes artistiques, comme la danse, qui est une facette à part entière de l’identité du groupe, « je perçois ce moment où le corps se met en mouvement par la musique comme la ‘clé’ qui me permet d’entrer vraiment dans un concert. Pour certains musiciens, cette clé sera leur propre voix, pour d’autres le fait de jouer avec tel instrument, moi j’ai besoin de cette pulsation, de cette énergie corporelle. »
Il aura été d’autres fois question de « résonance commune » au fil de la discussion, François évoquant notamment le rôle de la chanson dans ce qu’elle dit de nous « j’ai l’impression d’être dans un champ poétique délesté de l’engagement, ce qui ne veut pas dire être absent au monde. Le chant en français abolit partiellement cette pudeur du dévoilement même si je trouve qu’il reste complexe d’aborder les choses frontalement. Je crois vraiment que la beauté, la poésie, l’art ont cette capacité à nous reconnecter, sans que l’on soit nécessairement dans une exposition directe. C’est comme cela que je perçois le rôle de l’artiste. »
Frànçois & The Atlas Mountains jouera aux Francofolies de La Rochelle, le 13 juillet à 18h, Salle Verdière, avec Témé Tan en première partie.
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